Publié dans Do it for the gram, Quelques mots

Hyperactive

« Hyperactive » . C’est un mot qu’on me lâche environs trois fois par semaine, parfois de manière péjorative, souvent de manière blasée, quand je parle de mes activités quotidiennes et sportives. Et ça commence à bien faire !

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH ; en anglais : attention deficit hyperactivity disorder, ADHD) est un trouble du neurodéveloppement caractérisé par trois types de symptômes pouvant se manifester seuls ou combinés : des difficultés d’attention et son contrôle, des symptômes d’hyperactivité et d’hyperkinésie et des problèmes de gestion de l’impulsivité. Le trouble est reconnu lorsque ces symptômes se manifestent de manière persistante, sur six mois ou plus, et de manière suffisamment importante pour poser un obstacle développemental ou perturber l’insertion sociale ou encore le travail scolaire

Site de la Haute Autorité de santé (HAS), https://www.has-sante.fr/jcms/c_2012647/fr/trouble-deficit-de-l-attention-avec-ou-sans-hyperactivite-tdah-reperer-la-souffrance-accompagner-l-enfant-et-la-famille, consulté le 16 aout 2022.

L’hyperactivité est une maladie

Entendez par là – sans aucune connotation négative – un trouble, une altération de la santé (physique ou mentale). C’est une affection sérieuse qui concerne de plus en plus d’enfants et d’adultes qui en souffrent au quotidien. Taxer quelqu’un d’hyperactif à chaque fois que son activité physique dépasse la moyenne admise, c’est non seulement stupide mais également irrespectueux pout toutes les personnes qui en souffrent réellement. Vous ne pouvez pas vous contenter de coller une étiquette aux gens quand leur mode de vie vous dépasse.

Le rôle des réseaux sociaux

Pourquoi hyperactive ? J’imagine que ma pratique des réseaux y est pour beaucoup dans ce diagnostique erroné. Je tiens effectivement un compte instagram où je ne poste QUE des combos de pole dance ou des sessions de renforcements musculaires… Est-ce à dire que je ne fais que ça de mes journées ? Non. J’ai un travail (deux, en fait), des enfants (toujours deux), un mari (…) et une tonne d’autres hobbies que je montre beaucoup moins.

De la même manière sur Facebook, mais de manière plus épisodique, je vais poster un enchainement de pole dance dont je suis particulièrement fière ou les activités que je fais avec mes garçons. Je réserve ce média aux amis proches et à la famille, le contenu y est différent mais il reste rythmé de moments « spéciaux ». Je suis pas toujours en festival, en vacances ou en vadrouille. Ce sont des moments que je sélectionne pour l’occasion. Si je devais poster quelque chose à chaque fois que je mange une pomme ou que je boucle un bilan, j’aurais certainement le mur le plus inintéressant au monde.

Et c’est bien là le point crucial sur lequel j’aimerais appuyer : vous ne voyez que ce que je veux bien vous laisser voir.

Celle que je suis, celle que je vous montre, celle que vous voyez

Qui je suis. La question est vaste. La réponse est infinie. Changeante. Complexe. C’est quelque chose entre moi et moi-même.

Celle que je vous montre. Mon image. J’essaie qu’elle se rapproche le plus possible de celle que je suis. J’essaie mais je n’y arrive pas tout le temps. Ce n’est pas que je mente ou que je ne sois pas sincère, c’est juste que je sélectionne parfois ce que je peux transmettre de plus positif. Il est fort probable que beaucoup d’entre vous ne verront jamais qu’une version tronquée et édulcorée de moi-même. Ce n’est pas forcément un mal mais… Certains détails vous échapperont toujours un peu. Appelons ça… La part de mystère, la part d’ombre.

Celle que vous voyez. Ou que vous croyez comprendre. Même si vous pensez pouvoir lire entre les lignes et analyser les non-dits… Votre lecture se fera toujours sur des bases incomplètes, tronquées et choisies. De même, votre avis passera à travers les filtres de votre propre expérience, environnement et ressentis personnels. S’il y a déjà un abysse de différences entre ce que je montre et les conclusions que vous en tirez, imaginez le monde qui nous sépare du vrai moi.

Je choisis de vous montrer mes activités physiques parce qu’il me plait de partager quelque chose avec vous sur ce sujet bien précis. De temps en temps, effectivement, des détails de mon quotidien, relégués le plus souvent dans les angles morts, transpirent. Ce n’est pas pour autant que j’ai élargi la fenêtre, l’éclairage est juste différent. Cependant, il existe tout un monde qui ne vous est pas visible.

Les goûts de chacun

Je ne suis pas hyperactive MAIS j’aime bouger. J’aime le sport. J’aime le mouvement. J’aime les challenges et l’inactivité m’ennuie. Je n’éprouve aucun plaisir à zoner. Je considère ça comme du temps perdu. C’est quelque chose qui est, j’imagine, personnel à chacun. Si j’ai le choix, pour me faire plaisir, je vais donc me faire une session de fitness ou de pole plutôt que de regarder une série ou de chill.

Contrairement à ce que mon feed montre, je ne fais pas du sport tous les jours ou, en tous cas, pas à la même intensité (c’est le principe de la fenêtre dont je viens juste de parler). J’ai tâtonné, il est vrai. Je me suis un peu perdue, parfois, je l’avoue. Je suis même allée jusqu’à me blesser par épuisement dans le passé, certes. Cependant, cela n’a rien avoir avec de l’hyperactivité. Un trop plein d’enthousiasme, oui. Une addiction à la montée d’adrénaline, oui. Un besoin irrépressible de faire de l’activité de peur de reprendre du poids, peut-être. Dans ce cas, mes TCA m’ont fait plus de mal au coeur et au corps qu’une prétendue hyperactivité…

Les limites de chacun

Ce qui paraît beaucoup à certains, paraîtra normal à d’autres. Cela dépend de ton environnement, de ton cercle d’amis, de la manière dont on percevait le sport dans ta famille, de ta pratique, de ta résistance à l’effort, de tes objectifs … BREF de plein d’autres choses qu’un trouble du neurodéveloppement. Je ne conseillerai jamais à quelqu’un d’autre d’avoir le même entrainement que moi. De un, je ne suis pas coach sportif et de deux, je ne suis pas vous. Tous les corps sont différents, les besoins aussi.

Ce que je sais, c’est que mon entrainement me convient. J’ai un solide background de fitness et des bases appréciables en haltéro. Je sais ce que je fais et je travaille, tant que faire se peut, en qualité. J’obtiens les résultats que j’espérais. J’atteins mes objectifs fixés au préalable. Je n’ai pas un besoin impérieux de bouger pour le plaisir de bouger, je suis un programme. Je pratique sans me lasser et avec plaisir à chaque séance. Cerise sur le gâteau, quand je suis trop sollicitée, j’arrive à prendre du repos sans culpabiliser. J’ai atteint un équilibre tout à fait confortable ! Que mes limites soient différentes des vôtres est tout à fait normal, chaque être humain est différent. De même, on a pas tous le même plaisir à faire du sport. Dans mon cas, j’en tire une réelle satisfaction physique et un bien-être quasi immédiat. Alors, au final, pourquoi se priver?

Conclusions

Cet argumentaire est moins écrit pour vous convaincre que je ne suis pas hyperactive que pour vous montrer à quel point notre regard peut être biaisé par les réseaux ou nos propres croyances. Dans tous les cas, porter un jugement sur quelqu’un est toujours bien moins anodin qu’il y parait. Si tu n’es pas capable de dire un mot gentil alors … Peut-être faudrait-il envisager de te taire, tout simplement… 🙂

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