J’ai reçu une remarque curieuse après la publication d’une série de photos dans un champs de tournesols : » Non mais tu vois que tu peux être belle sans forcément retirer tes vêtements »
(…)
Et je crois même que c’était un compliment à la base
Ça pose quand-même le postulat que je suis à poil H24 pour faire du chiffre ou du follow. Et, à vrai dire, ça me gêne un peu qu’on me prête des intentions sans me connaître … Mais ce qui me dérange peut-être ENCORE PLUS, c’est ce ton condescendant et l’idée que je me force à faire quelque chose de dégradant pour une masse d’anonymes.
Je ne suis pas une fille perdue. Je n’ai pas besoin d’être sauvée. Les nanas qui font de l’équitation postent des photos de leur dada, les fitgirls posent avec leur poids, les danseuses envoient leur choré, … Bah, moi, je danse sur ma barre. Et ça me semble pas incongru.
Quand je regarde des vidéos de pole, je suis plus intéressée par comment la nana va chercher son pied, comment elle sort de son trick ou à quel point elle est bendy… Ensuite par le polewear (parce que je suis une fashion addict). Et de la même manière que tu vas pas chez Zara pour t’acheter un tablier de mamy gris anthracite col roulé qui gratte, j’aime avoir des habits qui me flattent.
Il y a une grande vérité qui ressort de mon expérience « pole dance » sur Insta : les poleuses polent pour les poleuses. Contrairement à ce que le néophyte semble croire, on ne pole pas pour « les gens ». On pole D’ABORD POUR NOUS et ensuite pour notre communauté. On est fières de ce que nos petits corps endurent et de ce dont ils sont capables. On partage nos astuces, on se lance nos challenges, on communique beaucoup via hashtags ou stories, on se chauffe, on s’encourage, on se comprend, on s’épaule et on parle le même langage… Le reste me semble au final, très accessoire…
J’étais contente de proposer autre chose et je continuerai certainement. Mon feed a toujours suivi mon propre flow, au gré de mes envies et lubies du moment. Il n’y a ni calculs, ni intentions particulières (sauf quand je veux harmoniser les couleurs de mes posts). C’est un cheminement. Pas un plan commercial. À bon entendeur.
A propos d’image, je pense que la réflexion qui revient le plus souvent, c’est à quel point cette discipline a changé notre vision du corps, que ce soit notre propre image ou celle des autres.
On étaient pas forcément toutes pleines de confiance et d’audace quand est montées pour la première fois sur cette barre (moi la première). Ça a été un cheminement, un apprentissage, une affirmation de soi que de s’épanouir dans cette pratique.
J’ai appris à aimer ce corps pour ce qu’il est. Un formidable véhicule, un extraordinaire moteur, un chef d’œuvre de mécanique… Je dirais même que je commence à l’apprivoiser et, plus je fais la paix avec lui, plus je prends plaisir à l’embellir et à le mettre en valeur.
Vous n’êtes pas responsable de ce que les autres pensent de vous. Laissez-leur leur jugement. La seule chose que vous maîtrisez, c’est le choix de vos couleurs, la pointe de vos pieds et le sourire que vous accrocherez (ou pas) pendant vos entraînements.
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