Bon…
Je sais pas si c’était la performance du siècle (🤣) mais après cette looooooongue hésitation « j’y vais-j’y vais pas »…
Je suis terriblement fière et heureuse d’avoir distancé cette ancienne version (la plus défaitiste peut-être) de moi-même.
Ça, c’est dit.
Après, je dois bien l’avouer, pour quelqu’un qui ne court pas, je ne comprends pas comment je fais pour me retrouver dans ce genre de défi sportif DEUX ANS de suite…
Piqure de rappel « Semi-marathon » et « Spartacus Series » ici et ici.
Cette année, ça sera le défi STRONG VIKING (et cette fameuse course de 19km dans la boue), le semi-marathon Disney (avec grand chelem 10km samedi et 21km dimanche) et donc … Ce fichu BW challenge.
Une série de courses. Toutes simples. Toutes les deux semaines. Toute l’année. Dans tout le Brabant Wallon.
Pourquoi ?
Hé oui… Je te la pose et je ME la pose aussi cette question. POURQUOI ?
Parce que mes potes n’ont, apparemment, aucun respect pour le CONSENTEMENT.
Et encore moins pour MON CONSENTEMENT PERSONNEL.
Les mauvaises langues diront qu’il en faut peu pour me tenter (et elles auront peut-être raison), les bons prendront simplement le contrepied en me posant « l’autre question », à savoir, pourquoi pas ? Et ils auront raison aussi.
Primo, je dirais que courir sans le moindre entrainement est une idée stupide. Vraiment stupide.
Ou masochiste. Je vous laisse le soin de me ranger dans l’un ou l’autre tiroir.
Cela dit, l’expérience « Semi marathon de Nivelles » m’a suffisamment traumatisée pour être un peu plus assidue dans mes entraînements.
Le meilleur moyen de courir mieux, c’est de courir plus souvent.
CQFD.
Deuzio, j’ai vraiment envie de développer cette compétence.
Sans vraiment de talent pour le moment, il faut bien se l’avouer.
Malgré tout, je compense ce manque cruel d’aptitude par un enthousiasme à peine entamé et une persévérance qui frise l’acharnement thérapeutique.
Ce n’est pas tant courir qui me plaît (voire… Pas du tout…) mais les sensations de l’arrivée.
D’avoir galéré comme un saumon remontant le cours d’eau, d’avoir exsudé la moindre goutte d’eau, d’avoir les mollets on fire, l’estomac on the road et le regard hagard MAIS d’y avoir survécu.
Et mieux encore que la survie, la récompense suprême d’une douche bien chaude et d’un masque capillaire à la noix de coco pendant que le café coule dans la cuisine.
* Orgasme *
Tertio, j’aime le grand air.
Et les trucs nouveaux.
Et ma team.
Comme quoi, au final, le seul truc qui me pose vraiment problème dans la course, c’est de courir.
Logique.
Petit récit de course du BW challenge Lillois
(La première s’est déroulée à Nivelles, « à domicile », et pour la deuxième… J’étais complètement imbibée dans le vin blanc)
C’était une magnifique journée ensoleillée… Une magnifique journée d’hiver. Une journée magniiifiiique balayée par les vents polaires de Sibérie.
Bref, une journée que t’aimerais passer chez toi, sous un plaid avec une grosse tasse de chocolat chaud. MAIS NAN !
Après les abdos et l’attack du samedi, on a donc multiplié les couches de gilets et doublé nos leggings pour affronter les crêtes brainoises. Et au final, habillés comme des esquimaux, c’est pas tant le froid qui a été compliqué à gérer mais un vent… UN VENT… A décorner les bœufs. Glacial et féroce.
C’est parti pour 13 km de course contre le blizzard !
Les 5-6 premiers kilomètres se font plutôt tranquillement. Je sens que ma régularité a quand-même porté quelques bons fruits et, même si le moindre écart de dénivelé se fait ressentir (je ne m’entraîne que sur du plat, faute de mieux), je garde mon allure moyenne. J’arrive à rester dans ma fourchette habituelle [6:10 – 5:40] malgré les aléas climatiques et cette impression persistante que, b*** de m ***, on ne fait que monter dans cette course.
Même les descentes ne sont pas ces moments de libération habituels…, et pour cause, la première vraie pente se fait avec le vent en pleine tronche. Je dois littéralement LUTTER contre le vent pour descendre.
Moment tristesse.
Si j’avais pas aussi peur qu’elles me gèlent sur les joues, je verserais bien une petite larme.
Je garde tout de même un bon moral passé le 7ème kilomètre qui est toujours le kilomètre charnière pour moi.
Mon entraînement « d’entretien » est, pour le moment, cantonné à un petit run de 5 à 7 km toutes les semaines (tout du moins, j’essaie). C’est la partie confort. La partie dans laquelle je m’inquiète pas trop.
Passé ce cap, je pense que mon cerveau reptilien prend peur et se met automatiquement en mode panique.
* Bruit d’alarme *
Attention mon chou, terrain inconnu, tu as dépassé la zone safe.
C’est le moment quasi-systématique où je vais commencer à avoir mal aux mollets, aux hanches et à devoir repenser à ma respiration.
Mais je gère. Je saute un peu dans ma playlist pour me passer un bon vieux Rihan, un bon vieux Linkin Park (Somewhere I belong) et ça m’apaise pour un temps.
Je pourrais profiter un peu plus du paysage si je n’étais pas déportée violemment sur le côté à chaque fois que le terrain est découvert mais ça pourrait être pire.
Et d’ailleurs le pire arrive.
10ème kilomètre. La débandade.
Je suis déjà en train de négocier avec moi-même pour savoir lequel du chocolat noisettes ou du praliné aura mes faveurs à la maison… quand se présente une côte. Mais une côté. Un truc. Interminable. Plein de pavés.
Je m’arme de patience. Je regarde devant. Je zappe sur du System of a down.
Et, tout à coup, voulant éviter une nana qui passe avec son chien, je glisse sur un pavé particulièrement malfaisant et tombe directement sur les genoux. En adoration devant les fesses du mec devant.
Mis à part quelques bleus à l’égo et une honte éternelle, les genoux vont bien. Les gens sont absolument adorables autours de moi mais… Mais… Mais… Impossible de me remettre à courir.
J’ai mal nulle part. Mais mes jambes n’en veulent plus.
Chute catastrophique de ma cadence. Et plus j’y pense, moins j’avance.
J’ai 60 pensées à la minute qui me passent en tête : m’asseoir et pleurer, faire du stop comme une lâche, appeler quelqu’un, voler un poney (véridique, on passait d’ailleurs devant une ferme).
MAIS
Heureusement, je ne sais pas plus conduire les poneys que les voitures alors… Je me remets à courir.
Dents serrées. Poings serrés. Mine renfrognée.
Je tranche pour un bout de chaque chocolat.
Je pense le supplice terminé quand 500m avant la ligne d’arrivée, je vois la dernière côte du parcours.
Un vrai petit muret.
J’en ai… COMPLÉTEMENT… MA CLAQUE.
Je jure.
Je jure si fort que ma voisine me fait d’ailleurs les gros yeux. Je m’en fous. Il faut que ça se finisse.
Le froid commence à traverser mes gants et j’espère secrètement que si je dois perdre un doigt, ça soit le petit.
Je grimpe.
Les quelques derniers mètres sont épouvantables. Je sais plus ce que je fais. Je ne sais plus où je suis. Je donne mon étiquette. Je présente mon dossard. Mais j’ai le cœur gros.
J’ai le cœur gros jusqu’à ce que j’entende mon prénom.
Je lève la tête pour voir deux de mes potes m’encourager comme si j’étais finisher d’un marathon.
Je souris. J’oublie le froid. J’oublie que j’ai mal. Je lève les bras comme une winneuse et, si je m’en souviens bien, je ris.
Je leur tape dans la main et on pense déjà au petit verre de récompense qui va clôturer la journée.
Je retrouve peu à peu ma team et chaque nouveau sourire est un nouveau sparadrap sur mon petit cœur de beurre.
Bon… Je fuis un petit peu… Le temps d’aller chercher le pire gobelet de thé de la création pour relâcher la pression.
C’est encore une fois ni une franche victoire, ni un cuisant échec.
Mais j’ai encore du mal à me positionner vis-à-vis de cela.
Je prends une grande inspiration. Je redessine mon plus beau sourire.
C’est un pas de plus. Un pas encore.
😉