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#Spinning

 » Et… Donc… Tu fais du vélo d’appartement en salle ? Avec d’autres gens ? Sur de la musique de fête foraine  »
[…]
C’est un peu la réaction qu’auront tous les non-initiés quand vous leur annoncerez que vous vous éclatez au spinning.
Entre incompréhension et condescendance (il faut bien le dire), vous essuierez un regard interrogateur ou effrayé avant que votre interlocuteur décline poliment votre invitation à essayer et de tester la chose par lui-même.
ET C’EST BIEN DOMMAGE !

Ça va faire 3 ans, maintenant, que j’ai plongé là-dedans avec appréhension d’abord, avec passion, par la suite.
Pour moi, c’était le cours ULTIME. Le cours des guerriers. Taillé pour les bonshommes avec des cuissots d’acier et des mollets en titane…
A l’époque, je sortais la tête de l’eau.
Le rush terrible « couches – panades – promenade » semblait se tasser.
La maternité me laissait ENFIIIIN un peu de répit. J’avais à nouveau du temps pour penser. Pour bouger…
Eeeeeet il était temps de reprendre les choses en main !
Entendons-nous bien. Je n’ai jamais été mince.
Dans la famille, on est plutôt costauds, taillés pour les hivers rudes et parés aux catastrophes thermonucléaires peuplées de zombies. En bref et pour faire court, j’étais plutôt feignasse, timide, introvertie, tranquillement planquée dans mon épaisse couche d’isolant.
J’étais pas une grande sportive.
On peut même dire que j’approchais le niveau -2 de l’activité physique.

Mais là, j’avais le sentiment d’avoir atteint le point de non-retour. Le sentiment que la passivité allait envahir ma vie (à tous les niveaux) si je ne faisais pas quelque chose. Là, tout de suite, maintenant.
Ce  » quelque chose », ça a été le spinning.

 

Très honnêtement… Le premier cours a été un peu comme l’enfer sur terre.
Le souffle court, les cuisses en feu, les mollets raides, les fessiers détruits, la rage de ne pas y arriver ( quoi ? C’est qu’un vélo après tout, tout le monde sait faire du vélo), la sueur de la racine des cheveux à la pointe de mes orteils,…
J’ai eu envie de fuir dès le troisième track.
Envie de vomir au sixième.
A la fin du cours, j’étais à la fois dépitée de constater à quel point j’étais en mauvaise forme physique et simplement reconnaissante de pouvoir encore respirer.
C’était atroce.
Je m’apprêtais à ranger mes affaires et à fuir comme une voleuse quand le coach a dit quelque chose qui résonne encore dans ma tête aujourd’hui :  » Au spinning, le plus dur, c’est pas de venir… C’est de REvenir ».
Si je devais situer le déclic que j’ai eu, le moment M, l’instant T, le point précis où ma vie a commencé à changer.
C’est là.
Quelques petits mots. Une formule pas des plus inspirée qui m’a fait dire… JE REVIENDRAI !

Et je suis revenue.
Il y a pas eu d’épiphanie. On est dans la vraie vie. Il y a pas de miracle.
J’ai galéré. Galéré comme une truie.
Et petit à petit, c’est devenu un peu moins dur. Je m’essoufflais moins vite. Je pédalais un peu plus vite. J’ai commencé à charger plus. A suivre la cadence. ET, le plus important, à y prendre du plaisir !
Chaque quart de tour que j’arrivais à passer, chaque track fini, chaque intervalle maîtrisé apportait sa bouffée de fierté.
La brûlure qui parcourait mes jambes devenait la promesse des résultats que je cherchais à obtenir.
Je pouvais tenir la cadence. Je pouvais changer.
Pas être quelqu’un d’autre mais cette meilleure version de moi-même que j’aspire encore à devenir…

Une heure, deux heures, deux fois deux heures, six heures, huit heures,…
J’ai repoussé les limites de ce que je pouvais faire, j’ai ouvert de nouveaux « possibles », je me suis prouvé que je pouvais aller plus loin. Physiquement et mentalement. Je me suis épanouis dans ce sport et – finalement – dans tout le reste.
J’ai gagné en confiance et en sourire. Apaisé ma colère. Tempéré mes humeurs changeantes.
Jusqu’à ce marathon de 12h qui a été comme une « confirmation » sportive de mes nouvelles capacités physiques et sportives.
Assurée de ce petit succès (enfin… J’étais pas peu fière :p ), j’ai commencé à tester de nouvelles choses.
A mettre de l’équilibre dans ma vie.

 

Et puis… BOOM !
Une pause de 6 mois.
(Mais c’est un article trop positif que pour parler de choses tristes)

 

Donc, voila, après 6 mois, je reprends le RPM (c’est à peu près la même chose, les bras et les pompes en moins).
La machine est un peu rouillée mais le plaisir est le même.
J’en ai souvent parlé avec d’autres adeptes (donc, non, je suis pas complètement dingue) mais il y a toujours ce moment incroyable où tu perds pied.
Tu as beau être dans le contrôle strict de ta cadence, dans l’effort intense de tes cuisses, dans la gestion de ton souffle, il y a ce moment où ton esprit s’évade. Où tu es ailleurs.
Selon les gens, ça varie entre la vraie sensation de course ou un état second mais on ressent à peu près tous ce moment.  Tu entends plus que tu n’écoutes la musique. Tu es invincible. Tu ne sens plus rien si ce n’est une impression de vitesse. De toute puissance.Et ça « change » véritablement les gens ! C’est assez drôle d’observer des personnes relativement effacées, au caractère bien plus introverti que le mien encore, monter sur un vélo et devenir – à leur tour – la meilleure version d’eux-même.
Plus assurés, plus souriants, plus motivés, gagnants en superbe et en confiance en soi, prêts à se dépasser, à aller jusqu’au bout…

 

Je serais peut-être moins attachée à cette pratique si elle n’avait pas un tel impact affectif sur moi. J’ai également eu la chance de rencontrer des gens aussi passionnés que moi par ce biais (à croire que quand tu aimes, tu ne comptes pas dans cette discipline) ce qui lui rajoute encore un impact émotionnel.
MAIS pour moi, ça reste et restera le sport dans lequel je me sens le mieux. A ma place.
Mon tournant vers une vie plus saine et plus active.
Mon épiphanie.

 

4 commentaires sur « #Spinning »

  1. Bonjour Céline.
    J’ai eu les larmes aux yeux en te lisant parce que quelque part je me reconnais dans tes mots. Alors tout simplement Merci de partager avec nous !

    1. Bonjour Phanie,
      Ton commentaire me touche beaucoup !
      Je suis très heureuse qu’il ait pu trouver un échos chez toi.
      Ne relâche pas tes efforts et continue à trouver du plaisir dans tout ce que tu fais
      😉

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