Alors la Reine s’arrêta, toute hors d’haleine, pour demander à Alice :
– » As-tu déjà vu la Simili-Tortue ? »
– » Non, je ne sais même pas ce qu’est une Simili-Tortue »
– « C’est ce avec quoi on fait la soupe à la Simili-Tortue »
– » Je n’en ai jamais vu, ni entendu parler »
– » En ce cas, suis-moi. Elle te racontera son histoire »
La Simili-Tortue, c’est une invention.
Une imitation.
Quelque chose que l’on a inventé,
pour faire croire qu’une soupe à deux sous,
faite avec une chose d’aussi commun et banal que de la tête de veau,
puisse passer pour aussi fin et raffiné qu’une soupe à la tortue.
Et pourtant,
Il s’en serait fallu de tellement peu…
Elle aurait pu être une vraie Tortue.
Dans une autre vie, elle aurait chanté,
Elle aurait dansé et rit.
Insouciante.
Mais elle se contente de paraître,
Elle a la manière,
Elle a l’allure,
Elle a même les mots…
Elle a tout d’une vraie.
Malgré tout… Ce n’est pas une tortue
Ils n’étaient pas allés bien loin lorsqu’ils aperçurent la Simili-Tortue à quelque distance, assise triste et solitaire sur une petite saillie rocheuse, et , à mesure qu’ils s’approchaient, Alice pouvaient l’entendre soupirer comme si son cœur allait se briser.
– « Quelle est la cause de son chagrin ? » demanda-t-elle au Griffon, le cœur plein de pitié.
Et il répondit, presque dans les mêmes termes qu’il avait déjà employés :
– « Tout cela, elle se l’imagine : en réalité, elle n’a aucun motif de chagrin. Viens !»
Il y a celles qui veulent être des princesses, il y a celle qui veut rester une Alice.
Attachante, lunaire, imaginative, curieuse, enjouée…
Passer de la petite fille à la reine blanche à travers les allées du labyrinthe.
Se perdre dans une trépidante course au caucus.
Et être en retard pour prendre le thé.
Définitivement le personnage à de quoi me plaire.
L’ouvrage ?
Les Aventures d’Alice au pays des merveilles (titre original : Alice’s Adventures in Wonderland), fréquemment abrégé en Alice au pays des merveilles, est un roman écrit en 1865 par Lewis Carroll, nom de plume de Charles Lutwidge Dodgson. Romancier, essayiste, photographe, diacre et professeur de mathématiques britannique né le à Daresbury, dans le Cheshire (Oui… Le Cheshire) et mort le à Guildford. Le livre a connu une suite intitulée « De l’autre côté du miroir ». Les adaptations cinématographiques et télévisées combinent bien souvent des éléments des deux livres.
Qui est Alice ? Carrol décrit Alice comme une jeune fille « curieuse, extravagamment curieuse ». Mais la « vraie » Alice, Alice Pleasance Liddell, est une paisible anglaise, née à Westminster le et morte le dans le Kent.
Le , profitant d’une promenade en barque sur la Tamise entre Oxford et Godstow, la petite Alice Liddell, alors âgée de dix ans, demande à Charles Dodgson de la distraire en lui racontant une histoire. Pendant que le révérend Robinson Duckworth se charge de ramer, Charles Dodgson improvise pour Alice et ses deux sœurs également embarquées, Edith (huit ans) et Lorina (treize ans), l’histoire fantastique d’une petite fille (justement appelée Alice) après qu’elle fut tombée dans le terrier d’un lapin.
En novembre 1864, soit deux ans et demi après qu’Alice Liddell l’a prié de mettre le récit par écrit, il en achève la rédaction qu’il titre Alice’s Adventures under Ground (Les Aventures d’Alice sous terre). Il l’offre à Alice Liddell comme cadeau pour le Noël de l’an 1864 et le fait lire à son ami et mentor George MacDonald ainsi qu’à ses enfants, qui apprécient le livre. Sur le conseil de son ami, Charles Dodgson décide de soumettre le livre pour publication. Il développe l’histoire en ajoutant entre autres les épisodes du Chat du Cheshire et de la tea-party, faisant passer le manuscrit de 18 000 à 35 000 mots. Dodgson a lui-même réalisé des dessins devant accompagner le livre mais ceux-ci ne sont pas jugés assez bons et les illustrations sont (re)dessinées par John Tenniel, dessinateur réputé à cette époque. Finalement, le manuscrit est publié en 1865 sous le titre Les Aventures d’Alice au pays des merveilles (Alice’s Adventures in Wonderland), tiré dans un premier temps à 2 000 exemplaires (Tenniel trouvant que les tirages ne sont pas de bonne qualité), puis réédité quelques mois après avec un tirage plus important. Le succès que le livre connaît alors ne s’est plus jamais démenti depuis.
En 1871 paraît un autre livre sur « Alice » Through the Looking-Glass, and What Alice Found There (De l’autre côté du miroir et de ce qu’Alice y trouva) et en 1886 le fac-similé d’Alice’s Adventures under Ground.
Il est difficile de juger si l’Alice littéraire possède réellement les traits de la « vraie » Alice… Ou si le patronyme est un simple clin d’œil destiné à sa jeune amie.
Plus tard, Alice Liddell devient artiste et fait le tour de l’Europe avec ses sœurs Lorina (le lori du roman) et Edith (l’aiglon du roman). De ses voyages en France et en Italie entre 1872 et 1877, elle tire une série d’aquarelles et de croquis d’une grande sensibilité. Elle épouse Reginald Hargreaves le à l’abbaye de Westminster. Ils ont trois fils : Alan Knyveton Hargreaves, Leopold Reginald (surnommé « Rex ») Hargreaves (tous deux morts pendant la Première Guerre mondiale) et Caryl Liddell Hargreaves qui survit et aura lui-même une fille.
La dernière rencontre entre Charles Dodgson et Alice Liddell a lieu le 1er novembre 1888. Dodgson, qui rencontre le mari d’Alice, écrit, à la suite de cette rencontre : « Il n’est pas facile de relier ce nouveau visage avec l’ancien souvenir, cet étranger avec l’« Alice » connue si intimement et tant aimée et dont je me souviendrai toujours mieux comme d’une petite fille de sept ans absolument fascinante ».
Alice et Dogson (dont le bégaiement lui assigne le rôle du Dodo dans le roman) se brouille à la fin de leur vie si bien qu’Alice n’assistera pas à l’enterrement de son ancien ami, mort le .
Quelques citations
Soeur d’Alice : Dans son monde ? En voilà des divagations, allons. Alice : Des divagations ? Soeur d’Alice : Recommençons depuis le début. Alice : Oui c’est sa Dinah, c’est bien ça, dans mon monde à moi, il n’y aura que des divagations. Comme disent les grands, les choses ne seraient pas ce qu’elles sont, au contraire, elles seraient ce qu’elles ne sont pas. Je suis sûr que ce serait mieux. Hein Dinah ? Qu’en dis-tu ? Dinah : Miaou. Alice : Dans mon monde, tu ne dirais pas miaou, tu dirais « Oui mademoiselle Alice ». Dinah : Miaou. Alice : Naturellement tu parlerais comme les personnes, Dinah, et les autres animaux aussi.
Les Fleurs : Croyez-vous que ce soit une fleur sauvage ? Alice : Oh non, je ne suis pas une fleur sauvage. Les Fleurs : Alors de quelle variété, de quelle branche, de quel genre êtes-vous, ma chère ? Alice : Disons, si vous voulez, que j’appartiens au genre humain, variété Alice.
Mais malheureusement j’ai un vilain défaut. Bien sûr, je sais ce que je dois faire…
Mais, hélas, je fais tout le contraire
C’est pourquoi j’ai tant d’ennuis sur cette terre
Je me dis « surtout sois bien sérieuse
Ne fais pas de choses dangereuses »
Mais j’ai un défaut
Hélas, je suis curieuse
Voilà, j’ai parcouru ma route heureuse
Sans être jamais raisonnable
J’ai oublié que les erreurs se paient
Un jour ou l’autre
Je sais très bien ce que je dois faire
Mais je fais hélas tout le contraire
C’est pourquoi j’ai tant d’ennuis sur terre
Je ne suis pas folle. Ma réalité est juste différente de la vôtre…