Mon premier souvenir de lui, ce sont des souvenirs d’enfants.
Avant qu’il ne devienne Ziggy, Aladdin ou encore Bowie, c’était avant tout Jareth, le roi des Kobolds.
Un look improbable. De eye-liner bleu électrique. Un regard étrange. Un côté un peu effrayant.
Jareth allait peupler mes nuits de vilaines fées, de boules de verre, de masques vénitiens.
Magic dance
Mes parents s’en souviennent…
Ça serait la première fois que j’userais une VHS à force de rebobinage.
Je prends quelques années et je découvre que l’élu de mon cœur est… Un chanteur anglais.
Why not ?
Je troque mes poupées et mes poèmes contre les CD’s de mon paternel.
Il se trouve que j’ai du retard dans sa discographie.
J’ai de vagues souvenirs (vagues parce qu’ils sont dans mes premiers) d’un clip qui me terrifie et me fascine à la fois.
C’est encore lui.
Jump they say
Si je fais le calcul, je devais avoir 6 ans.
6 ans et je suis déjà fan de David Bowie.
Je suis une ado révoltée.
Ma place est encore à trouver.
Je me sens à l’étroit partout.
Je ne sais pas encore dans quelles bottes me glisser.
Heroes
Il y aura cette chanson mais il y aura aussi ce film… Velvet Goldmine.
L’histoire de Brian Slade, ce chanteur dépassé par son propre personnage qui suicidera lui-même sa création pour changer de masque à nouveau…
Le glam’ rock.
Les paillettes.
La musique.
MAIS SURTOUT
La liberté que l’on prend d’être soi-même.
Je quitte mes habits noirs et mauves. Les pantalons trop grands. Les pulls trop amples.
J’achète mes premières robes de pin-up à volants et je sors.
J’embrasse une fille. J’embrasse un garçon.
Plus je me maquille, plus la tenue est extravagante… Moins j’ai l’impression de porter un masque.
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Quand j’ai envie de rire
Oui je ris aux éclats
J’aime celui qui m’aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n’est pas le même
Que j’aime à chaque fois
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus
Que voulez-vous de moiJe suis faite pour plaire
Et n’y puis rien changer
Mes talons sont trop hauts
Ma taille trop cambrée
Mes seins beaucoup trop durs
Et mes yeux trop cernés
Et puis après
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Je suis comme je suis
Je plais à qui je plais
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Ce qui m’est arrivé
Oui j’ai aimé quelqu’un
Oui quelqu’un m’a aimée
Comme les enfants qui s’aiment
Simplement savent aimer
Aimer aimer…
Pourquoi me questionner
Je suis là pour vous plaire
Et n’y puis rien changer.
(Prévert)
Le 18 décembre 2010, c’est As the world falls down qui ouvre le bal.
Pas celui de Jareth et Sarah.
Mais le mien.
Je suis restée cette petite fille qui fait semblant d’être une grande personne.
Depuis quelques jours, c’est Space oddity qui résonne dans mes murs…
Ça n’a jamais été ma chanson préférée pourtant.
Trop triste par bien des aspects.
Mais l’hommage du Gorafi me l’a remise en mémoire et elle ne sort plus de ma tête.
« Le major Tom a suivi toute la procédure, il a pris ses pilules de protéines, et mis son casque. » raconte un responsable de la mission. L’astronaute chevronné n’a montré aucun signe de nervosités. Selon les techniciens, la mission se déroulait très bien jusqu’à sa sortie dans l’espace. « Il a tout au plus fait une remarque sur les étoiles, il les trouvait différentes aujourd’hui ».
Quelques secondes plus tard, une autre communication a intrigué le contrôle au sol. « Il affirmait que son vaisseau semblait savoir où aller, et a demandé à ce qu’on dise à sa femme qu’il l’aimait ». Selon plusieurs sources, c’est à ce moment que les circuits de la capsule auraient connu une avarie, coupant brutalement toutes communications avec le sol.
C’est un peu bizarre de « pleurer » un artiste qui s’en va, d’autant que sa vie aura été bien remplie, mais… Il va manquer cruellement de couleurs à cette année 2016…
Et il manquera des chansons dans mon cœur…