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Il se passe des choses dans les coins secrets d’Instagram mes petits chats :p
Des petits groupes d’échanges qui se créent, des gens qui se confient, des liens qui se tissent,…

On parlait bouffe. Grosses bouffes. Et rapport à la bouffe (un sujet bien de fin d’années, quoi ^^).
Bien des profils de fitgirls cachent (ou pas) des difficultés alimentaires…
Anorexie, boulimie et tous leurs avatars…
Souvent signes visibles de maux invisibles.
Angoisse. Peur de l’abandon. Sentiment de vide. Dépression. Sentiment d’impuissance.

Je n’ai jamais eu l’impression de « basculer » des les troubles du comportement alimentaire.
Enfin, pas comme on saute dans une piscine.
Je me suis juste laissé enliser. Insidieusement. Lentement.
Terrain glissant que celui qui mène au frigo…

Ça a commencé par des petites lubies.
C’était trois fois rien.
Je n’arrivais plus à manger des aliments « mouillés » ou des aliments qui se touchaient.
Les textures baveuses ou gélatineuses me dégoutaient.
Les salades composées me faisaient l’effet d’un véritable bordel dans l’assiette.
Manger a commencé à me mettre mal à l’aise.
A mon propre drame personnel, s’est ajouté le regard des autres.
J’avais trouvé ma petite parade : je triais consciencieusement ce que je mangeais.
Toujours dans le même ordre et toujours les mêmes quantités.
Les aliments que j’aimais le moins d’abord, ceux que je préférais en dernier.
Mes parents ont commencé à criser. Je n’ai pas su leur expliquer. Ils n’ont pas su comprendre. Torts partagés.
Le résultat ? J’ai commencé à angoisser quand les gens me regardaient manger.
J’ai mangé en cachette… Puis plus du tout… Jusqu’à craquer et manger tout ce qui traînait dans les armoires.
(Même si c’était de la chapelure ou des bocaux d’olives).
Je crois qu’au début, j’avais vraiment faim mais… Même cette sensation de faim est vite passée.
J’ai fini par manger uniquement par obligation ou compulsion.

Dans ma tête, c’était pas très clair.
J’alternais les moments de dégoût et les moments de vide intense…
Comme si la nourriture pouvait remplir le trou béant dans lequel semblait sombrer ma vie, comme si ça pouvait me détourner de ce sentiment d’abandon…
J’ai rempli par peur de manquer. Encore.


Un jour, il y a eu un déclic.
Contrairement à ce qu’on peut penser, c’est pas une remarque qui m’a réveillée.
Cela faisait des mois, des années,… que ma famille croyait bon de me répéter en boucle de me « mettre au sport » et « de me bouger ».
Ceux qui sont passés par là savent qu’au bout d’un certain temps, ce n’est plus qu’un bruit de fond.
Que les petites piques insidieuses font de moins en moins mal.
Même si elles nous laissent de plus en plus vide.
Non.
C’est la plus belle demande qui m’a fait changer. Une demande en mariage.
Je voulais être jolie dans ma robe blanche.
A posteriori cela m’a conforté dans une chose : le négatif n’attire que le négatif. Il faut du positif pour faire changer les choses en bien !

Alors voilà. J’ai enfin un objectif concret à atteindre.
J’entame une thérapie, la nourriture devient un problème moins important et je me mets au sport.
C’est gentil au début. Je m’achète une WII FIT pour gagner en confiance.
10 kg de moins et j’entre dans une salle.
10 kg encore et je commence le spinning.

Ça pourrait s’arrêter là et faire une merveilleuse histoire.
« Comment l’amour est plus fort que tout et guérit tous les maux »…
Bla Bla Bla…
Mais la vie est pas un conte de fées.
Et ce moment où tout le monde m’a cru « guérie » a probablement été le pire de tous.
Finies les fringales.
Mise au sport « intensif ».
10… 12… 15… 18h par semaine.
J’ai perdu presque 30kg.
C’était parfait… PARFAIT !
Parfait jusqu’au moment où il s’est avéré que j’étais incapable de m’arrêter.

J’ai reculé de plus en plus « mon poids idéal », j’ai rogné dans les calories, j’ai dépensé sans compter à la salle.
J’étais mince.
J’étais comblée d’attention.
J’étais pleine d’une toute nouvelle confiance en moi.
J’étais toute puissante…


J’étais aussi constamment fatiguée, nauséeuse, endolorie,…
Les tâches du quotidien sont devenues compliquées. Puis impossibles.
Ma sensation de faim a disparu peu à peu.
Mon sourire s’en est allé, remplacé par des obsessions et des névroses qui me laissaient littéralement sans repos.
J’ai refusé de voir des potes pour ne pas avoir à manger devant eux, je me suis endormie au taff, je me suis violemment disputée avec un nombre conséquent de gens, mon Amour y compris…
J’ai vu de moins en moins mes petits bouts. Seul comptait le sport. Seul comptait l’oubli.
Les moments où je me dépensais étaient devenus les seuls où je ne pensais plus à rien.
J’étais grisée du regard des autres. J’étais noyée de compliments.
J’étais en représentation permanente.
Mais j’y croyais à ces mensonges…
J’en faisais des caisses pour être à la hauteur de cette nana qu’ils croyaient voir en moi.
J’ai passé tellement de temps à être quelqu’un d’autre que j’ai complètement occulté la douleur et la faim.

Jusqu’au jour où tout m’a rattrapé d’un seul coup.
C’était la fin.
Même le chemin de la salle de sport est devenu trop difficile.
Je suis tombée malade. J’avais un régime constitué essentiellement de pommes et de thé glacé.
J’ai perdu des poignées de cheveux, je ne gardais plus mes ongles, je n’avais plus aucune énergie.
J’avais tellement mal.
Et malgré tous ces efforts… Le vide est revenu.
J’ai passé une batterie d’examens mais il n’y avait rien à faire pour moi…
J’ÉTAIS ma propre maladie.
J’ai toujours été mon propre poison.

Il y a un moment qui me poursuivra à vie, je pense, et qui, j’espère me servira à jamais d’électrochoc…
J’étais allongée sur le canapé, la tête sur les genoux de ma mère.
Je regardais jouer les petits.
Et je lui ai dit, comme si ça ne venait même pas de moi : « Je me sens mourir, maman ».
Il y avait tellement de choses que je voulais faire… Avec Lui, avec Eux.
Et j’allais tout foutre par terre.
Moi qui « avais tout ».
C’est peut-être ça le problème ? Personne ne pardonne aux « gens qui ont tout » d’aller mal.

On ne se souvient que des « mauvaises choses ». Et c’est vrai.
Je me souviens de la chute avec précision mais pas de la remontée.
Je me souviens seulement être retournée en thérapie pour parler de bouffe, oui, mais plus seulement.
J’ai parlé de choses qui dérangent, de vide, de manque, d’abandon.
Et, petit à petit, la faim est revenue.
J’ai recommencé le sport avec un peu plus de mesure.
Ailleurs.

Je suis partie.
J’ai coupé les ponts avec toutes les relations toxiques que j’ai pu nouer.
Petites satisfactions faciles et éphémères… Jouissives sur le court terme mais dévastatrices à long terme…
J’ai quitté tout ce qui pouvait m’entraîner vers le fond (et c’est probablement ce qui a été le plus dur à faire).
J’ai demandé pardon à un paquet de gens.
J’ai abandonné l’illusion de ma toute-puissance pour accepter la vie que j’avais…
Et à vrai dire… elle est pas si mal cette vie 🙂
J’ai créé un foyer où on m’aime « jusqu’aux étoiles » ou « jusqu’au Far West ».
Un couple où je peux cocooner dans mon pilou aux oreilles de chat.
Un cercle d’amis qui se refuse à changer quoi que ce soit de moi.
Qu’est ce qui a changé? Je ne fantasme plus ma vie… Je la vis !
Si, un jour, j’ai envie de faire quelque chose… Je n’attendrai plus « d’être grande »
<3

Aimez-vous, vous-même.

Publié dans Du sucre, des épices et plein de bonnes choses !

#Get Fit or Die Tryin’

Ça fait un petit moment maintenant que j’ai ce post au bout des doigts…
Si vous me suivez depuis un bon moment, déjà, vous savez que la cuisine est importante pour moi.
Je cuisine en solo, avec mes enfants, pour mes amis, pour ma famille, pour vous faire baver, pour tester, pour revisiter les classiques, pour innover,…
ET DONC OUI, de temps en temps… , je FOOD PORN !

Food porn : le « food porn » est un phénomène croissant qui désigne le fait, pour un « foodie » (amateur de bonne cuisine) de photographier sa nourriture puis de partager ses photos avec ses amis, fans et followers sur les réseaux sociaux.
A lire : http://www.restoconnection.fr/definition-food-porn-decryptage/

Et depuis quelques temps…
La colère monte…
« Ah ah ah… 5min. dans la bouche, 15 ans dans les fesses »
« Je veux pas connaître le nombre de calorie »
« Il va en falloir des séances de sport pour éponger tout ça »

WAIT WAIT WAIT
On a gardé les chèvres ensemble que tu te permets ce genre de remarque sur mes habitudes alimentaires ?

Il y a trois bonnes raisons de NE PAS se laisser aller à ce genre de remarque :

  • Scientifique : A moins de vérifier les portions que je mange et le sport que je fais pour dépenser les calories ingurgitées, cette remarque est complètement plate. Et oui, la colère me fait parler québécois, hostie de calice.
  • Culturelle : Ah ah ah… Non, je fais semblant de rire parce que c’est pas drôle. Et devine quoi ? C’est même pas la première fois que j’entends ce genre de remarque.
  • Pragmatique : Je m’en fous. Ce genre d’avis n’apporte rien, n’apprend rien, ne sert à rien, n’invite pas à une réflexion productive.
    Tu peux aller manger tes pâtes à l’eau sans pâtes et sans eau, mais ça rendra moins bien en photo…
    ET JE NE VIENDRAI MÊME PAS T’EN FAIRE LA REMARQUE !

 

La raison bonus (celle où je raconte ma vie)
Ben, tu sais, cher inconnu, cher anonyme, moi, j’ai pas toujours pu glisser mes fesses dans un jeans skinny.
J’ai pas toujours pu m’offrir les corsets que j’aime tant.
Je me contentais de baver devant, en me disant qu’elles avaient bien de la chance, ces nanas, d’être jolies, fines et bien dans leur peau.
A force de baver, je me suis vue dans mon miroir de salive et ça m’a fait un choc.
Alors un matin, comme ça, je me suis mis un coup de pied aux fesses et j’ai pris un abonnement à la salle de sport.
J’ai diminué les quantités de mes repas.
J’ai fait une croix sur les chips et le gras.

310470_10150422503829848_1321404_nC’était bien. Très bien.
Je perdais tranquillement mais sûrement.
Mais ça ne devait pas suffire. C’était peut-être même encore pire.
Quand les gens savent que tu fais de l’exercice, il s’attendent à ce que tu deviennes athlétique en deux semaines.
Ben non.
Le corps humain est ainsi fait.
Tu transformes pas un lamantin en sirène en deux semaines.
Malgré tout, tous ces gens bien pensant et tellement plus minces que moi devaient avoir raison.
Soit.

J’ai fait plus d’exercices.
J’ai mangé de la salade et de la soupe.
Je me suis traînée à la salle malgré les courbatures, la fatigue et la faim.
MAIS
Les résultats étaient là.
Les inconnus se retournaient sur mon passage, les mieux connus se répandaient en félicitations.
C’était super !
Mais pas encore assez…

J’ai fait ENCORE PLUS d’exercices.
Je n’ai pratiquement plus rien mangé.
Les repas sont devenus un calvaire. De savants calculs. Des pesées quotidiennes.
Trois fois, six fois, onze fois par jour.
Je me suis trainée à la salle. Je me suis traînée à la maison.
Je me suis endormie partout où je trouvais du calme.
J’ai pleuré de douleur quand mes articulations ont commencé à craquer.
J’ai pleuré de désespoir pour 100g de perdu « seulement ».
J’ai arrêté de voir des amis pour « manger un bout ».

11079665_10153865279354848_2037731440294053951_nAprès la naissance de mes petits, je suis passée de 82kg à 53,800Kg.
Et là…
Ça a commencé à jaser.
Trop maigre, trop fatiguée, trop lasse…
Jusqu’à ce jour où j’ai été trop fatiguée pour jouer avec mes bébés, où tout mon temps libre passait dans le sport et où mon mari était une ombre que je voyais le matin et le soir entre deux séances de torture.
Tout ça pour quoi?
Pour continuer à me trouver « obèse » et « grasse » sic même quand je voyais mes vêtements pendre sur ma peau.
Il y avait des jours où je ne reconnaissais pas mes traits dans le miroir, où je ne reconnaissais plus mes traits de caractère. Toujours épuisée. Toujours irritée.
Arrive le moment où il faut que cela s’arrête…

Alors, oui, j’ai levé le pied.
J’ai recommencé à manger.
Timidement, au début…
« Normalement », maintenant.
J’ai écarté de ma route les gens trop bien pensants ou trop inquiets de ma « santé ».
Je mange pour moi.
Comme je le veux et comme je le sens.
(Et comme tout le monde devrait avoir le droit de manger)

chatonMAIS
Sachez une chose…
Honnêtement, chaque remarque sur ce que je mange ou ne mange pas, c’est un coup de fourchette que vous me plantez dans le dos.
Parce que, quand manger est devenu un effort pour toi, le coup du « attention, tu vas grossir », c’est trois pas en arrière.
C’est une assiette vide.
C’est la nausée.
C’est la faim…
Il ne faut pas être dodue pour avoir des problèmes de nourriture.
Il ne faut pas être filiforme pour avoir des problèmes de nourriture.
TOUT LE MONDE peut être concerné.

Mange ce que tu veux, quand tu le veux…
Et si quelqu’un critique ton poids, mange-le aussi…

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