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#I’m a bitch, I’m a lover, I’m a child, I’m a mother, I’m a siner, I’m a saint…

(Chanson d’Alanis Morissette)

« Slut shaming » est une expression anglaise, formée à partir de « slut » (« salope ») et « shame » (« honte »). Une traduction approximative pourrait être « stigmatisation des salopes ». Elle désigne le fait de critiquer et de déconsidérer une femme en lui reprochant d‘être une « salope », à cause de son comportement sexuel.

On en parlait il y a peu, de cette question de la jupe, du mini-short et surtout de cette photo :

La photographe, Rosea Lake qui étudie le design à Vancouver a posté cette photo sur son Tumblr au début du mois de janvier. Elle a depuis été partagée 200.000 fois. Interrogée par le journal local, The Province, elle explique comment lui est venue cette idée:

« J’ai réalisé un jour que lorsque je regardais une femme en short je me disais « c’est une traînée » et que je pensais aussi que toutes les femmes qui portaient des hijabs étaient oppressées. J’ai réfléchi au fait de montrer du doigt les filles jugées faciles et je me suis dit qu’il fallait que nous cessions d’être si péremptoires. »

En réponse aux centaines de commentaires, la photographe a répondu sur son blog :

« Travailler sur ce projet m’a vraiment permis de réfléchir à mes propres opinions, à mes a priori et à mes préjugés a propos de celles qu’on appelle « des traînées » autant que concernant celles qui décident de se couvrir le corps tout entier. »

La photo a ensuite été postée sur la page Facebook du site féministe UniteWomen.org et a déclenché un grand nombre de commentaires. L’une des internautes raconte: « La raison pour laquelle j’ai arrêté de porter des jupes ou des robes depuis des années est résumée dans cette photographie… Je ne veux pas avoir à faire à des idiots qui jugent que la longueur de tissu sur les membres inférieurs d’une femme permet d’en déduire sa personnalité et sa moralité. »

Pensées en vrac

Ces deux commentaires – en lien avec le précédent article sur cette affaire – m’ont fait réfléchir et nuancer le propos précédent. Le slut-shaming, ce n’est pas seulement une affaire de poilus. Ça ne concerne PAS uniquement la bande de cousins qui tient les murs en bas de ton immeuble. Non. Et pour cause, il n’y a pas de pire langue de vipère qu’une nana (à propos d’une autre nana).
Constat perturbant s’il en est. Est ce que je fais moi-même usage de « sexisme ordinaire » en prêtant inconsciemment ce genre de comportement à la gent masculine ?
Cela dit, je me souviens de la même incrédulité dans le message de Maude Vallet dans la tristement célèbre « affaire du short » :

capture-decran-2016-11-04-a-12-43-27On a trop souvent tendance à croire que le féminisme oppose la femme opprimée dans sa sexualité à l’homme dominant et mal intentionné… Cette question mériterait un regard neuf et – dans cette optique – je vous conseille la lecture des deux articles suivants : Ça fait genre, https://cafaitgenre.org/2013/07/09/le-slut-shaming/ et Café langue de putes, http://cafelanguedepute.canalblog.com/archives/2015/04/29/31970609.html.

 

Sources :
Huffingtonpost, http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/02/06/photo-longueur-jupe-sexisme_n_2630009.html
Ça fait genre, https://cafaitgenre.org/2013/07/09/le-slut-shaming/
Madmoizelle, http://www.madmoizelle.com/slut-shaming-115244
Café langue de putes, http://cafelanguedepute.canalblog.com/archives/2015/04/29/31970609.html
Inrocks, http://www.lesinrocks.com/2016/06/news/femme-denonce-facebook-slut-shaming-dont-a-ete-victime/
Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Slut-shaming

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#Allumeuse

Dans la série des « trop », trop maigre, trop musclée, trop grosse, trop stupide, trop intello, trop tout…
Vous aurez noté que la mode est au « trop provocant ».

C’est classique, chaque été. ..Le beau temps revient…
Les robes d’été ressortent du placard,
les shorts jaillissent des étagères,
les jupettes appellent aux sandales,
qui, elles-mêmes, appellent aux bandeaux…
SUMMER IS COMING !

Et qui dit « short », dit « relous ».
Fractures oculaires, sifflements de cowboy et autres caramels, bonbons et chocolats.

Cet aprem-là, je suis passée devant 3 ouvriers torses-poils et bermudas.
Est ce que j’ai gloussé comme une pintade ?
Est ce que j’ai donné des coups de coude entendus à ma coupine en faisant uh uh ?
Est ce que je leur ai jeté un regard libidineux comme si je sortais de prison après 20 ans de réclusion ?
Est ce que j’ai tenté de me les pécho ?
Est ce que j’ai insulté leur mère quand ça n’a pas marché ?
Et, cerise sur le gâteau, est ce que j’ai recommencé avec un autre mâle 10 minutes plus tard ?
HE BEN NAN !

Pourtant… C’est bien moi, que tu traites d’allumeuse ?!

GO TO HELL !

Le féminisme, ce n’est pas mettre une mini-jupe ou un mini-short.
Le féminisme, ce n’est pas non plus ne pas mettre une mini-jupe ou un mini-short.
C’est la liberté de t’habiller comme tu veux et comme tu le sens sans faire parler les rageux…

 

capture-decran-2016-11-01-a-18-06-17

Je ne résiste pas à l’envie de vous re-linker cet article de madame LeFigaro (http://madame.lefigaro.fr/societe/une-campagne-pour-ne-plus-juger-les-femmes-a-la-taille-de-leur-decollete-talons-et-jupe) que je mettrais tout de suite au programme d’éducation sociale si j’étais prof au collège…

Très souvent, les femmes sont jugées en fonction de ce qu’elles portent et de ce qu’elles dévoilent – ou non – et, en général, les jugements émis sont négatifs. La longueur d’une robe, la hauteur des talons, la profondeur d’un décolleté seraient ainsi devenus les indices de la valeur d’une personne. À en croire certains, celles qui portent des jupes trop courtes devraient même ne pas s’étonner de se faire violer. Un discours qui tend à culpabiliser les victimes, voire à excuser leurs agresseurs.

Pour lutter contre ce genre d’idées préconçues et de préjugés, des étudiants – parmi lesquels Theresa Wlokka – de l’école Miami Ad School Europe, située à Hambourg, en Allemagne, ont imaginé une campagne efficace. Ils y dénoncent la pression à laquelle les femmes doivent souvent faire face, et ce, quoi qu’elles portent. Sur trois affiches, une échelle de valeurs est ainsi appliquée au corps de la femme, en fonction du type de vêtements et de chaussures qu’elle porte. Celle-ci peut alors apparaître comme « prude », « vieux jeu », « ringarde », « ennuyeuse », « allumeuse », « effrontée », « ne demandant que ça », « salope » ou « traînée ». Les trois parties du corps qui concentrent le plus de clichés sont examinées : le buste (avec le décolleté), les jambes (avec la jupe), les pieds (avec des talons plus ou moins hauts). Avec, à chaque fois, le même slogan : « Ne mesurez pas la valeur d’une femme à ses vêtements. »

 

Sources :
Huffingtonpost, http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/02/06/photo-longueur-jupe-sexisme_n_2630009.html
Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Slut-shaming
A Feminist Blog, https://finallyfeminism101.wordpress.com/2010/04/04/what-is-slut-shaming/
Madmoizelle, http://www.madmoizelle.com/slut-shaming-115244
Café langue de pute, http://cafelanguedepute.canalblog.com/archives/2015/04/29/31970609.html
Genre !, https://cafaitgenre.org/2013/07/09/le-slut-shaming/
Les Inrocks, http://www.lesinrocks.com/2016/06/news/femme-denonce-facebook-slut-shaming-dont-a-ete-victime/